Avant de donner son nom à la célèbre fusée lancée en 1973, puis à toutes ses petites soeurs, Ariane est une héroïne de la mythologie grecque. Elle est la fille du roi Minos et de la magicienne Pasiphaé. Parmi sa nombreuse fratrie, on trouve le célèbre Minotaure : créature mi-homme, mi-taureau. Un monstre que Minos enferme dans le labyrinthe créé par l'architecte Dédale. Régulièrement de jeunes athéniens lui sont offerts en pâture.
Malgré les mises en garde, Thésée, le fils d’Égée, se porte volontaire. Il est persuadé que son courage suffira à terrasser le Minotaure. Fort heureu-sement, en chemin, il croise la belle Ariane qui s’éprend de ce héros si vaillant et volontaire. En échange de la promesse de l’épouser, elle lui offre le moyen de réussir sa mission : Ainsi, Ariane lui confie le glaive de son père et une pelote de fil pour lui permettre de retrouver la sortie. Attachée à l'entrée du labyrinthe, puis déroulé sur le chemin, le précieux fil d'Ariane lui permettra de retrouver son chemin.
(Ci-dessus ) Huile sur toile d'Angelica Kauffmann,
Ariane donne une pelote de fil à Thésée, XVIIIe siècle
Consignes / Contraintes :
A vous de jouer : Echappez-vous du Labyrinthe !
Pour ce faire, vous réaliserez une oeuvre qui aura pour titre "Le fil d'Ariane". Vous travaillerez en groupe de 2 ou 3, avec la technique de votre choix : photographie, dessin, peinture, vidéo, performance, installation, sculpture, etc... Et comme d'habitude, vous pouvez mixer les techniques.
Références aux champs artistique et culturel :
Labyrinthe : Du grec ancien labúrinthos et du latin labyrinthus, un labyrinthe est un tracé sinueux agrémenté d'embranchements, d'impasses et de fausses pistes. Il est destiné à perdre ou à ralentir celui qui cherche à s'y déplacer. Le fameux architecte mythologique Dédale a d'ailleurs donné son nom à un lieu dans lequel on s'égare facilement : un dédale.
Le motif symbolique du labyrinthe est utilisé depuis la préhistoire et on le retrouve dans de nombreuses cultures. On le retrouve, par exemple, en Inde, dans les motifs du traditionnel mandala, un art ancestral qui symbolise le destin. En Europe, au Moyen-Age, bon nombre d'églises abritaient des labyrinthes tracés sur le sol. Ils devaient servir à piéger les démons qui, disait-on, ne savaient avancer qu'en suivant une ligne droite...
(Ci-contre, à droite )
Oeuvre issue de la série d'estampes Les Prisons imaginaires, de Giovanni Battista Piranesi, publiée pour la première fois en 1750.
Le labyrinthe en verre brisé de Claudio Parmiggiani :
Ce labyrinthe de verre brisé est construit au milieu de colonnes gothiques. Il apparaît comme une ruine élégante et fragile qui parle de violence et de destruction. Entre installation et performance, l'oeuvre est d'abord installée, intacte ; puis les parois de verre sont brisées une à une à l'aide d'un marteau.
Le labyrinthe en bois d'Henrique Oliveira :
L’artiste brésilien Henrique Oliveira incite le spectateur à vivre l'immersion dans le ventre de son oeuvre colossale. L'installation in situ avait pris place au Museum de Arte Contemporânea da Universidade de São Polo. Voici quelques étapes de sa construction.
Big Maze de Bjarke Ingels :
L’architecte a investi le hall du National Building Museum de Washington en 2015 avec son l'installation BIG Maze, ou "Grand labyrinthe" de Bjarke Ingels. A l'extérieur, les murs en bois mesurent 6m de haut, ils empêchent de voir l'intérieur du labyrinthe. Puis, plus on se rapproche du centre et plus les murs sont bas, et ce jusqu'à ce qu'ils permettent à ses visiteurs de voir à 360° autour d'eux. Contrairement à un labyrinthe classique, ici les règles sont différentes : plus on avance vers le centre et plus il nous est facile de trouver notre chemin.
Labyrinthes de sel de Motoï Yamamoto :
Les installations éphémères en sel de Motoï Yamamoto, depuis 1994. Les œuvres de cet artiste japonais sont des immenses dessins d’une beauté saisissante. Depuis 1994, à même le sol, ces dessins d’une blancheur éclatante sont réalisés avec du sel, son seul matériau. Entre ses mains, les cristaux s’écoulent comme un sablier. L’artiste trace patiemment, comme il le ferait avec un pinceau, une ligne blanche qui nous semble ininterrompue et tournoyante à l’aide d’une poche à douille remplie de sel en un geste répétitif. Patience et concentration sont essentielles à la réalisation de ces installations pourtant éphémères.
Se perdre dans le jardin :
A la Renaissance, les labyrinthes végétales deviennent à la mode chez les châtelains. Les premiers jardins labyrinthes apparaissent en France au XVe siècle. Il faudra attendre le XVIIe siècle pour qu'ils parviennent à conquérir toute l'Europe. Tous les princes veulent avoir leur Versailles. Le "jardin à la française" expriment alors une volonté de totale domination sur la nature. Tout est parfaitement maitrisé, rien ne dépasse.
Les oeuvres brodées d'Ana Teresa Barboza :
L’artiste péruvienne Ana Teresa Barboza représente des paysages par la broderie. Ses oeuvres sont des sculptures brodées : l'oeuvre sort de son cadre et passe de la 2D à la 3D.
Les fils tendus de Lili Bel :
Couleur, perspective, mouvement, lumière : comme par magie l'artiste fait naitre de nouveaux espaces grâce à un minutieux et patient travail du fil. Le spectateur qui se déplace autour de l'installation observe les formes et les couleurs changer. La lumière vient frapper sur ces lignes tendues et les fils semblent devenir à la fois presque illusoires, ou au contraire, ils se transforment en une surface opaque. Les couleurs se mélangent, mais les strates restent bien distinctes : les fils disparaissent et réapparaissent tout au long de notre déplacement autour de la structure.
Des milliers de clous et des kilomètres de fil :
L'artiste Zenyk Palagniuk trace d'abord son esquisse sur la planche de bois qui fait office de support à son oeuvre. Puis, il plante des clous autour desquels il enroule des kilomètres de fil noir et donne ainsi vie à son image. Il travaille les nuances de gris en superposant et en croisant plus ou moins de fils noirs.
Et encore des clous !
L'oeuvre Ecologia Naturotica de Julien Salaud est composée de 45km de fils de coton blanc et de 65 000 clous, le tout éclairé à la lumière ultraviolette. L'oeuvre prend place dans une cave de 60 m de long : monumental !
Chiharu Shiota tisse les fils de la mémoire :
Les spectaculaires installations immersives de l'artiste japonaise Chiharu Shiota sont composées de fils et d'objets. En dehors de la figure du spectateur, les lieux que créé l'artiste sont vides de présence humaine, mais remplis d'enchevêtrements de fils. Les fils de la mémoire tissés comme des toiles d'araignée et qui viennent relier les objets inertes à des temps passés.
Les hologrammes de Gabriel Dawe :
Gabriel Dawe s'inspire des couleurs de sa culture mexicaine. Tels des rayons de soleils décomposés à travers un prisme, ses oeuvres Plexus semblent impalpables. Lui aussi utilise les fils tendus pour créer des installations presque irréelles, tels des hologrammes.