Le mot "jardin" est né au XIIème siècle. Il vient probablement du gallo-roman (hortus) gardinus, "(jardin) enclos", lui-même issu de l'ancien français gart ou jart, et du francique gart ou gardo, qui signifie "clôture".
Le jardin est souvent un espace clos où l'on cultive des légumes, des fleurs, des arbres et arbustes, etc. La création d'un jardin implique une bonne connaissance des plantes et de leurs besoins. Le jardin fait souvent office de collection, on y conserve différentes essences.
Il s'agit d'un espace défini et aux dimensions raisonnables. Il peut également être un lieu de repos et de promenade. Le jardin est arrangé dans un souci esthétique, et qu'il soit immense ou tout petit, c'est un lieu où l'on doit se sentir bien.
Le mot "jardin" peut aussi désigner bien d'autres choses : Le jardin d'enfants est un lieu clos de divertissement à destination des plus jeunes. Le jardin d'hiver est une pièce vitrée où les plantes sont à l'abri du froid. Le côté jardin, au théâtre, désigne le côté gauche de la scène, quand on est dans la salle. Et le jardin secret qui fait référence aux sentiments et à l'intime. Il existe donc plein de façons de cultiver son jardin...
"Cultivons notre jardin"
Voltaire concluait ainsi le conte philosophique Candide ou l'optimisme (1759). Il faut cultiver notre jardin, œuvrer et travailler à l'entretien du bonheur. Garder les pieds sur terre...
Poésie des jardins
Quand on aménage un jardin, on se plie à des règles. On s'attelle à reconstituer un fragment de nature. Une nature rêvée et contrôlée. On dessine, on calcule, on ordonne, on sélectionne, on plante, puis on entretient et on taille. Tout est pensé et tout doit se plier à nos désirs de jardiniers. D'ailleurs, en fonction des lieux et de leurs cultures, l'aménagement du jardin ne répond pas aux mêmes règles.
Le géométrique jardin à la française
Inspiré de ceux du Nord de l'Italie, le jardin à la française est un jardin dit classique, particulièrement apprécié au XVIIème siècle. Les plus célèbres étant les jardins de Versailles créés pour Louis XIV. Ils couvrent une très large superficie. Les règles y sont strictes : De formes géométriques et très souvent symétriques, tous les éléments végétaux sont rigoureusement taillés. On y cultive une certaine théâtralité, les jardins sont découpés en terrasses et offrent d'incroyables perceptives. Le tout est agrémenté d'impressionnantes fontaines à jets d'eau. Le jardin à la française ne change pas durant l'année.
Le poétique jardin anglais
A l'opposé du jardin à la française, le jardin anglais, nous donne la sensation que la nature a repris ses droits. Mais il n'est est rien. Cette nature luxuriante et qui semble sauvage répond elle aussi aux règles du jardin. Les plates-bandes débordent de végétation, mais le gazon paraît toujours coupé au cordeau. Il est né au XVIe siècle.
Le reposant jardin japonais
Il est issu de la tradition antique japonaise. Il est considéré comme un art important et répondant à des codes esthétiques et symboliques strictes. On cherche à y atteindre une nature idéale sans fioritures. Sobriété y est le maitre mot. D'ailleurs, la composition d’un jardin japonais suit trois grandes règles : la reproduction de la nature en miniature, le symbolisme et la capture de paysages. Et contrairement au jardin à la française, on y préfère l'asymétrie. Il existe le fameux jardin zen, les jardins secs, les jardins de mousse, etc. Le minérale y tient une place importante. Les rochers sont mis en valeurs après avoir été sélectionnés, l'eau est présente sous forme de rivières, de mares, de chutes (sauf dans les jardins secs), des étendues de sable et et de gravier peignés lient souvent l'ensemble.
Les couleurs du jardin islamique
Héritier du jardin persan et des jardins byzantins, qui s’est développé au Proche et au Moyen-Orient. Il fait appel à tous nos sens : les couleurs des céramiques, les parfums des fleurs, bruissement de l’eau. Protégés par des murs, il devient une allégorie du monde idéale (le paradis). On y trouve des palmiers, des cyprès ou des cèdres, des arbustes remplis de fleurs qui attirent les oiseaux et les papillons et l'eau qui circule inlassablement pour arroser et rafraichir.
Le métier de paysagiste
Vous avez certainement déjà entendu parler du métier de paysagiste. Mais quel est son rôle ? L'objectif du paysagiste est d'améliorer notre cadre de vie. Il ne s'agit pas du même métier que jardinier. Le paysagiste imagine et dessine l'espace, il l'organise de manière à mettre en valeur notre environnement. Il modèle le paysage végétal. Il est à la fois artiste, architecte et botaniste. Ce métier nécessite donc des compétences issues de domaines variés.
Consignes / Contraintes
A quoi ressemble le jardin de vos rêves ?
Un jardin est un refuge, un lieu où l'on se sent bien et protégé. C'est un lieu propice à la méditation et à la création.
Vous vous glisserez dans la peau d'un architecte paysagiste En tenant compte de la définition du jardin donnée précédemment, vous imaginerez et réaliserez, en miniature :
" Votre jardin refuge d'artiste "
Avant de vous lancer dans la création de votre maquette, vous réaliserez une planche de projet au format A3.
(ci-dessus) Sculpture monumentale de Prune Nourry dans le parc du Château La Coste,
à Aix-en-Provence.
Jardins d'artistes
Le jardin est un lieu de réflexion, de rêverie et de création. Plusieurs artistes se sont attelés à imaginer leurs jardins rêvés. Voici quelques exemples de jardins créés par des artistes :
Parc Güell
Ce parc situé à Barcelone, en Espagne, est l'une des réalisations de l'architecte catalan Antoni Gaudi. Il fût construit entre 1900 et 1914 et est aujourd'hui classé au patrimoine mondiale de l'UNESCO. C'est Eusebi Güell qui avait commandé ce parc à Gaudi. Il est propriété de la ville de Barcelone depuis 1923. Plusieurs œuvres présentent dans le parc sont d'ailleurs devenues des symboles de la ville : L'escalier du dragon, la fontaine salamandre, le banc ondulé. On retrouve le style singulier de Gaudi et l'utilisation de mosaïque appelée trencadis réalisée à partir d'éclats de céramique.
Le Jardin des Tarots
Après le Parc Güell, on pense forcément au Jardin des Tarots. Situé en Toscane, en Italie, ce parc est constitué de sculptures monumentales. Un Jardin créé par Niki de Saint Phalle entre 1979 et 1993, avec la participation de son mari Jean Tinguely. Il tire son nom du jeu de tarot puisqu'il fait référence aux vingt-deux arcanes du jeu. Les sculptures, construites en béton et maintenues par une armature métallique soudée à la main, sont recouvertes de mosaïques.
Les jardins du Domaine de Chaumont-sur-Loire
13 espaces définis composent les Prés du Goualoup, les différents jardins du Domaine de Chaumont sur Loire, en France. L'ensemble s'étale sur 10 hectares. Plusieurs artistes se sont attelés à concevoir des espaces différentes qui surprennent et émerveillent le visiteurs. Il s'agit d'un lieu de naissance de nouveaux jardins, d'écriture de nouveaux codes, tous en s'inspirant des jardins du monde.
Jardins dans l'Histoire de la Peinture
Il est certain que depuis sa naissance, le jardin n'a cessé d'inspirer les artistes. La composition, les couleurs, l'atmosphère. Ils sont nombreux les peintres qui ont imaginé des jardins ou ont tenté de capter l'ambiance de ceux dans lesquels ils ont flâné.
Les jardins en Egypte ancienne
Les premières représentations de jardins nous viennent de l'Egypte ancienne. Le jardin est fermé, protégé de la chaleur du désert. Il y a le jardin privé, le jardin des temples et le jardin funéraire. Tous trois reposent sur le même plan : une pièce d’eau entourée de plusieurs rangées de plantations. Parmi celles-ci, se trouvent essentiellement des sycomores, des palmiers-dattiers et des palmiers–doums.
Émilie dans son jardin de Barthélémy d’Eyck
Au Moyen-Âge, le jardin revêt une dimension sacrée. Il évoque le jardin d’Eden. Dans cette enluminure datant de la période entre 1460 et 1465, on observe Émilie en train de tresser une couronne de fleurs. Elle est assise de ce jardin carré accolé à la prison. Le chemin qui l'entoure délimite un espace restreint. Elle est assise sur un banc de gazon qui est un élément caractéristique des jardins du 14e et du 15e siècles.
Le jardin des délices, Jérôme Bosch
Cette peinture à l'huile sur bois est une œuvre de l'artiste néerlandais Jérôme Bosch. Il s'agit d'un triptyque, une œuvre en trois parties. La date est incertaine, on la situe entre 1490 et 1500. Regardez tous ces détails ! C'est d'autant plus impressionnant quand on sait que l'œuvre est immense : 2,20 m de haut, et, sur 3,86 m de large. Les différentes panneaux portent chacun un titre. La Création du Monde quand le triptyque est fermé. Le panneau de droite, quand il est ouvert, est Le Paradis et la présentation d'Ève. Au centre, il s'agit L'Humanité avant le déluge. Et à droite, L'Enfer.
(A gauche, quand elle est fermée et à droite quand elle est ouverte)
Le Jardins peints par Vincent Van Gogh
Le peintre impressionniste flamand s'est lui aussi appliqué à tenter de capter l'atmosphère des jardins. Lui, peintre du mouvement, a su retranscrire le foisonnement et la vibrance des couleurs des jardins. Ci-dessous, quelques une de ses œuvres autour du jardin : Les Jardins d'Arles, 1888 ; Jardin fleurissant, 1888 ; Jardin de Auvers, 1890 et l'une de ses dernières toiles, le Jardin de Daubigny, 1890.
Le Jardin aux tournesols de Gustav Klimt
Il s'agit d'une huile sur toile peinte entre 1905 et 1906. Il n'y a aucune perspective. Mais on ressent tout de même une certaine profondeur grâce à la manière dont est peinte la multitude de fleurs représentées, tout n'est que foisonnement coloré.
Les Nymphéas de Claude Monet
Les Nymphéas est une série d'environ 250 peintures à l'huile réalisées par le peintre français impressionniste Claude Monet, durant les 31 dernières années de sa vie. Ces peintures représentent le jardin de fleurs, et plus particulièrement le bassin de nénuphars de sa maison à Giverny. Il en existe de toutes les tailles et les formes (rond, carré, rectangle...) et de toutes les tailles. Celles exposées au musée de l'Orangerie, à Paris, font plusieurs mètres.