Mais qu'est ce qu'une enquête ? Le mot "enquête" est un nom féminin, il vient du latin inquaesita, qui vient lui-même d'inquirere qui signifie "rechercher".
Une enquête est une opération ayant pour but de collecter des données afin de faire la lumière sur quelque chose. Ici, il s'agira de découvrir la nature et le déroulement d'un événement : Que s'est-il passé ?
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Consignes / Contraintes :
Il s’est passé quelque chose dans cette boîte à chaussures… Les indices, traces et empreintes laissés sur les lieux de l’évènement devraient nous aider à comprendre.
Par groupe de 2 ou 3, vous réaliserez une mise-en-scène dans votre boîte à chaussures. L'agencement des indices devra permettre aux spectateurs de comprendre ce qu'il s'est passé sans qu'ils n'aient besoin de vous poser des questions.
Attention, l'événement n'est pas en train de se produire, il est déjà passé, il n'en reste donc que des traces.
Trace | Empreinte | Indice |
Marque que laisse le passage d'un être ou d'un objet. | Marque en creux ou en relief laissée par un corps ou un objet qu'on presse sur une surface. | Signe montrant la probable existence de quelque chose. |
Vocabulaire :
Scénographie : Mise en scène. Art d’organiser un espace scénique de manière technique et artistique.
Installation : Pratique artistique proche de la sculpture ou de l’architecture qui consiste en un agencement d’objets ou d’éléments indépendants les uns des autres, mais constituant un ensemble.
Compétences ciblées :
Expérimenter, produire, créer : J'ai été capable de prendre en compte les conditions de la réception de ma production et ce, dès la phase de conception.
Mettre en œuvre un projet : J'ai été capable de faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.
1 : Maitrise insuffisante | 2 : Maitrise fragile | 3 : Maitrise satisfaisante | 4 : Très bonne maitrise | |
Expérimenter, produire, créer | Je n'ai pas su me mettre à la place du spectateur et ce dernier n'a pas compris ce qui s'était passé dans ma boîte. | Ma narration visuelle est trop simple. Les spectateurs ont difficilement saisi ce qui s'était passé dans ma boîte. | Ma narration visuelle a bien été comprise par les spectateurs. | Ma narration visuelle était assez complexe et elle a bien été comprise par les spectateurs. |
Mettre en œuvre un projet | Je n'ai pas su trouver ma place dans la mise en oeuvre du projet et mon travail n'est pas terminé. | J'ai su m'engager dans le travail, mais je n'ai pas su aller au bout de mon projet. | J'ai travaillé en autonomie et je suis parvenu.e au bout de mon projet. | J'ai su être autonome et ne pas choisir la solution la plus simple. |
Références aux champs artistique et culturel :
Edouard Rolland, Sorry Mom !
L’œuvre Sorry Mom ! et un bon nombre de travaux du même artiste, jouent avec les indices pour nous faire comprendre comment l’accident est arrivé ou quel trajet a effectué ce « quelque chose » que nous avons raté. En effet, l’artiste créé une scénographie très simple et lisible à l’aide de ruban adhésif. Il reconstitue ainsi le trajet de ce « quelque chose », ce qui permet au spectateur de comprendre ce qui s’est passé. Ici, la balle jetée a accidentellement cassé le vase. L’artiste, à partir des deux indices laissés sur le sol (la balle et le vase), reconstitue le mouvement à l’aide du ruban adhésif noir.
Ilya Kabakov, L’Homme qui s’est envolé dans l’espace depuis son appar-tement (1985).
Cette œuvre se présente sous l’aspect d’une chambre condamnée qui n’est visible que depuis un vestibule et au travers de planches. L’installation met en scène une pièce en désordre dont les murs sont recouverts de croquis, de notes et d’affiches. Tout de suite sur notre gauche, est installée une maquette de paysage urbain. Au centre de la pièce, une étrange structure à ressorts pend du plafond, ce même plafond présente un énorme trou. Au sol, une paire de chaussures. On devine alors que quelqu’un vient de passer au travers du plafond. Kabakov, grâce aux indices soigneusement choisis et laissés sur les lieux de façon organisée, nous invite à croire qu’un homme s’est, ici, réellement envolé dans l’espace.
L'Empreinte dans l'Art
Les empreintes de mains à la Préhistoire
Plusieurs techniques ont pu être utilisées pour laisser l'empreinte de sa main sur les parois des grottes, au Paléolithique. On retrouve majoritairement des mains imprimées en négatif qui apparaissent, en réserve, grâce à un halo de couleur déposé tout autour. Mais on retrouve aussi quelques plus rares mains marquées en positif. Cette technique, nous l'avons tous employé au moins une fois dans notre vie : tremper notre main dans la couleur et déposer celle-ci sur une surface pour en laisser une empreinte colorée.
On retrouve des empreintes de mains dans plusieurs grottes dont celle de Chauvet ou de Pech Merle. Le scientifique Marc Groenen a mené une étude sur ces marques de mains du Paléolithique. Il a travaillé à partir de 378 empreintes négatives différentes et a pu y identifier 285 mains gauches et 95 mains droites. 75,4 % des empreintes sont donc des mains gauches et 24,60 % des mains droites. Par ailleurs, en expérimentant, les préhistoriens se sont rendus compte que, naturellement, un droitier pose la main gauche sur la paroi pour garder sa main droite active.
Mais pourquoi l'Homme préhistorique voulait-il laissé trace de son corps ?
Uovo de Piero Manzoni
En 1960, l'artiste contemporain italien Piero Manzoni présente un œuf dans une boite en bois. L’œuf est marqué à l'encre de l'empreinte du doigt de l'artiste. Piero Manzoni nous présente cette empreinte digitale comme une œuvre d'art à part entière.
Quand l'empreinte du corps devient un outil graphique
Ci dessous, les œuvres monumentales de l'artiste new-yorkaise Judith Braun.
L'artiste Olivier Terral travaille à la manière du pixel art avec les patients et personnels soignants des hôpitaux. Il s'agit de laisser trace ensemble en réalisant des autoportraits uniquement à l'aide de leurs empreintes de doigts. Les productions qui forment cette oeuvre collaborative sont répertoriées dans le livre Empreinte de vie.
Les Woodcuts de Bryan Nash Gilles
Cet artiste américain s'est attelé à imprimer, à la manière d'une gravure, l’empreinte de troncs d’arbres sur des feuilles. Le résultat est surprenant, il peut rappeler les motifs graphiques de la cartographie, les ondes d'un ricochet sur l'eau, etc...
Le Gyotaku
Cet art traditionnel japonais consiste à immortaliser l'empreinte d'un poisson sur un support tissu ou papier. Le poisson est préalablement enduit à l'encre de chine puis on presse par dessus le support pour obtenir l'empreinte. A l'origine, il s’agissait d'une manière pour les pêcheur de garder trace de leurs meilleures prises. Cet art remonte au milieu du XVIIIème siècle.