Consignes / Contraintes :
Évadez-vous de la salle d’arts plastiques ! Mais attention, vous ne pouvez passer ni par les portes, ni par les fenêtres. Vous travaillerez par groupe de 2 ou 3 et mettrez en place, dans l’espace de la salle, un dispositif créant l’illusion d’une possible évasion. Technique libre.
Garder trace :
Votre installation étant éphémère, il vous faudra réaliser une photo pour en garder trace. Comme d'habitude, faites attention au cadrage, à la lumière, etc.
Compétences ciblées :
Expérience artistique | Projet | Verbaliser | Culture artistique |
- Présentation et réception : L'installation de mon travail dans l'espace de la classe prend en compte sa lecture par un spectateur. | - Adapter : J'ai été capable d'anticiper les difficultés rencontrées dans les étapes de la réalisation de mon projet. Notamment, son installation dans l'espace de la classe. | - Expliciter la pratique : Je suis capable d'expliquer mes intentions, et d'écouter et accepter les avis divers et contradictoires. | - Prendre part au débat : En tant que spectateur, je suis capable de prendre part au débat suscité par les oeuvres rencontrées en cours, et l'installation des productions de la classe. |
- (Si utilisation de l'outil numérique : Je suis capable d'utiliser des outils numériques de captation et de réalisation et les mettre au service de la mise en oeuvre de mon projet) | | | |
Vocabulaire :
Trompe-l’œil : Une peinture en trompe l'oeil est une peinture visant à donner, à distance, l'illusion de la réalité (relief ou de profondeur...).
Installation : Une installation artistique est une œuvre d'art visuel en trois dimensions, souvent créée pour un lieu spécifique (in situ).
In situ : Une œuvre dite in situ est une œuvre réalisée pour et dans le lieu même pour lequel elle est destinée.
Références aux champs artistique et culturel :
La voûte peinte de l’Eglise Saint-Ignace-de-Loyola, par Andrea Pozzo, 1685.
Cette église baroque, à Rome, est célèbre pour son immense fresque en trompe-l’œil de seize mètres de large sur trente-six mètres de long qui couvre le plafond de la nef. Elle fut réalisée en 1685 par le peintre Andrea Pozzo. L’artiste met en pratique ses théories sur la perspective pour créer une incroyable illusion de profondeur. Le visiteur est perdu, il ne sait plus où s'arrête l'architecture et où commence la peinture. Cette dernière semble ouvrir le lieu sur un ciel divin et infini.
Escapando de la crítica par Pere Borrell Del Caso, 1874.
Le trompe-l'oeil Escapando de la crítica (Una cosa que no puede ser o Muchacho huyendo de un cuadro), en français Fuyant la critique, (Une chose qui ne peut pas être ou Garçon fuyant un tableau), est une huile sur toile. Le cadre fait ici intégralement partie de l'oeuvre puisque celui-ci a été peint par l'artiste. On y voit un jeune garçon qui semble sortir de son tableau, ses mains s'accrochent fermement au cadre pour y prendre appui et s'enfuir. Tout comme la voûte de l'Eglise Saint-Ignace, ce procédé questionne les frontières de l'oeuvre. Le personnage dépasse les frontières entre l’espace de l’œuvre, l’espace du récit, et le monde réel.
L’Homme qui s’est envolé dans l’espace depuis son appartement, par Ilya Kabakov, 1985.
Cette œuvre se présente sous l’aspect d’une chambre condamnée qui n’est visible que depuis un vestibule et au travers de planches. L’installation met en scène une pièce en désordre dont les murs sont recouverts de croquis, de notes et d’affiches. Une maquette de paysage urbain y est installée. Au centre de la pièce, une étrange structure à ressorts pend du plafond, ce même plafond présente un énorme trou. Au sol, une paire de chaussures. On devine alors que quelqu’un vient de passer au travers du plafond. Kabakov, grâce aux indices soigneusement choisis et laissés sur les lieux de façon organisée nous invite à croire qu’un homme s’est, ici, réellement envolé dans l’espace.
Le Passe-muraille de Jean Marais, 1989.
Cette statue rend hommage à l’écrivain Marcel Aymé (1902-1967) et à sa nouvelle fantastique parue en 1943 dans le recueil Le Passe-muraille. La figure de bronze semble jaillir du mur attenant au jardin de la cité des artistes. Il s'agit personnage de Dutilleul, dit le passe-muraille, est un homme doté d’un don surprenant qui lui permet de traverser les murs.
Les oeuvres réalisées sur le Mur de Gaza par Banksy, 2005.
Le mystérieux street artiste anglais se rend en Cisjordanie en juillet 2005, afin de protester contre le mur de Gaza : la barrière de séparation israélo-palestinienne. Il y réalise clandestinement neuf fresques en territoire palestinien, sous le regard médusé des soldats et des forces de sécurité. Des invitations à l'évasion...
Les Glaneuses de Jean-François Millet, une oeuvre réinterprétée par Banksy en 2008.
En 1857, la peinture à l'huile Les Glaneuses de Jean-François Millet fait scandale. En effet, Millet a osé représenter, et mettre en valeur, les personnes les plus misérables de la société. La bourgeoisie est outrée...
En 2008, Banksy reproduit l'oeuvre dans ses dimension exactes : 84 x 112 cm. Mais, à la manière du garçon de Borrell del Caso, l'une des glaneuses a quitté son poste et semble s'accorder une pause, "hors cadre".
Ouverture
D'autres artistes ayant travaillé sur la thématique de l'évasion :
Les machines de Panamarenko
Panamarenko est le nom d'artiste d'Henri Van Herwegen (1940-2019) est un artiste peintre, sculpteur, assembleur et inventeur belge. Dès la fin des années 60, il entame une quête : s'affranchir de la pesanteur. Panamarenko est fasciné par les lois de la nature, par les mouvements des insectes et des animaux, par les éléments de la nature et les sources d'énergie. Ses oeuvres poétiques s'apparentent aux machines à voler, avions, dirigeables, chars à chenilles, automobiles, sous-marins, etc. On pense immédiatement aux machines de Léonard de Vinci. Ces engins réalisés ou laissés à l’état de maquette sont, pour la plupart, réellement capables de fonctionner. Ils sont tous conçus avec une attention scientifique. Les techniques de fabrication de l'artiste se nourrissent de l’étude du vol des insectes, des sources d’énergie, de l’aérodynamique.
Philippe Ramette, le roi de l'illusion
L'artiste français Philippe Ramette lance un défi à la logique et à la pesanteur. Toutes ces photographies ont été réalisées sans trucage numérique. Tous ses oeuvres sont réelles et sans retouche aucune ! Mais comment est-ce possible ?
(Ci-contre) Philippe Ramette La Traversée du Miroir, 2007, installation.
Le Penseur de Rodin, 1880.
Le Penseur est l'une des plus célèbres sculptures en bronze d'Auguste Rodin. Réalisée en 1880, elle représente un homme en train de méditer, semblant devoir faire face à un profond dilemme. Une autre manière de s'évader...