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La part du Colibri

Photo du rédacteur: Amandine LippiAmandine Lippi

Dernière mise à jour : 27 juil. 2024

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu.

Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! "

Et le colibri lui répondit : "Je le sais, mais je fais ma part."

Légende amérindienne



(Ci-dessous : 2017, ATERRO de Bordalo II solo show Lisbonne, Portugal, photo de Bruno Lopes)

Consignes et contraintes

Par groupe, vous imaginerez et réaliserez un projet artistique visant à sensibiliser au développement durable.

Votre production doit être participative, c'est-à-dire qu'elle doit inclure le spectateur en l'invitant à participer à sa réalisation, ou à son développement, ou à sa mise en action, ou en suscitant un échange quel qu'il soit.


Qu'est-ce que le développement durable ?


Le développement durable a ainsi été défini par Mme Gro Harlem Brundtland, Première Ministre norvégienne, en 1987 : " Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ".


C'est en 1992, durant le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, tenu sous l'égide des Nations unies, que la notion de "développement durable" est officiellement adoptée. Elle repose sur trois piliers : économie ; écologie ; social (un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable).


 

Conseil : Pour vous engager dans votre réflexion, vous pourrez travailler à partir d'une ou plusieurs notions citées ci-dessous. Attention, la liste est non exhaustive (incomplète) :


Elevage intensif - équité sociale - liberté transfrontalière (migration) - réchauffement climatique - environnement et biodiversité - consommation/surconsommation - distribution des richesses - gestion des déchets - énergie - éducation - ONG/associations - agriculture - mobilité - fake news/informations - déforestation - gaspillage - conflits...


 

Quelques références aux champs artistique et culturel :


Les artistes engagés dans la sensibilisation au développement durable sont nombreux. Attention, ils ne cherchent en rien à donner l’illusion que l’on peut sauver le monde grâce à leurs créations. Non, ils tentent d’impulser chez les autres des comportements vertueux face à l’environnement : leurs oeuvres nous amènent à nous questionner et à nous intéresser. Elles sont vectrices d'enseignement.


D'ailleurs, depuis 2010 le prix COAL Art et Environnement, soutenu par le Ministère de l’Ecologie, le Ministère de la Culture et le Centre national des arts plastiques récompense les oeuvres engagées dans la défense écologique.


(ci-dessus, Vinie Graffiti)


Bordalo II (Arthur Bordalo)


Cet artiste portugais et activiste écolo réalise des fresques et des sculptures représentant des animaux. Ces oeuvres sont constituées de déchets qu'il récupère dans la rue, à la déchetterie, sur les plages. L'utilisation de ces matériaux n'est pas anodine pour l'artiste, elle vient illustrer l’étendue de notre gaspillage et ses conséquences sur la biodiversité.




« L’idée n’était pas juste de faire quelque chose de beau à partir de déchets. J'utilise mon travail pour communiquer des idées, des craintes et des prises de conscience sur les problèmes mondiaux auxquels nous sommes confrontés : réchauffement et changements climatiques, extinction massive, déforestation, pénurie d’eau, pollution… »







 

Anna Garforth


Cette illustratrice anglaise très engagée dans l'écologie utilise une technique d'expression atypique : Le Moss Graffiti, la mousse vient remplacer la peinture. Elle découpe de la mousse en forme de lettres ou d'animaux et les colle sur les murs grâce à un mélange de yaourt et de sucre. Son travail mêle land art, typographie et street art.


 

De gauche à droite

Dr Love (Bacha Khoperia) - Natalia Rak - Pejac

Roa - Nemo's - July i


 

Christian Rebecchi et Pablo Togni


 

BLU

BLU est un street artiste italien d'origine argentine, mais il conserve son identité secrète. Ses oeuvres sont monumentales. Le caractère in situ des oeuvres issues du mouvement street art prend tout son sens dans le travail de BLU. Connu aujourd'hui à l'international, vous pouvez retrouver ses oeuvres partout dans le monde. Avant de créer, BLU prend le temps de s’immerge dans la culture du lieu où il peint, d'en comprendre la situation sociale et politique. Il cherche avant tout à communiquer avec les personnes qui habitent dans ces espaces, son travail a une réelle dimension éducative.


(Ci-dessous) Deux courts métrages du même artiste à voir !




Muto ("muet", en français), 2008









Big Bang big Boum, 2011





 

Banksy



Le mystérieux artiste anglais actif depuis les années 1990, a lui aussi une identité graphique singulière. Il utilise principalement la peinture au pochoir, une technique qui lui confère une certaine rapidité d'exécution et donc l'assurance de rester anonyme. Ses œuvres sont des images humoristiques, le plus souvent sarcastiques, parfois combinées à des slogans plus ou moins politisés.





 


Olafur Eliasson

En 2015, l'artiste dano-islandais, Olafur Eliasson présente sur la place des Grands Hommes, à Paris, une installation éphémère : Ice Watch. 12 énormes morceaux du glacier de Nuuk, le plus fameux du Groenland, (des morceaux s'étend détachés seuls sous l'effet du réchauffement climatique) ont été installés devant le Panthéon, en cercle, à l'image d'un grand cadran polaire. Le compte à rebours est lancé...


 

Lorenzo Quinn


Support est une sculpture monumentale réalisée par l'artiste italien Lorenzo Quinn dans le cadre de la COP25, pour alerter sur l’élévation du niveau des océans. Elle est dévoilée au public pour la première fois en 2017, à l'occasion de la Biennale de Venise. Deux immenses mains hautes de 3 mètres sortent de l'eau pour venir protéger et soutenir les murs du bâtiment historique qui abrite l’hôtel Ca’Segredo. L'oeuvre vient rappeler aux délégués et aux participants de la COP25 que Venise et toutes les villes côtières de la planète sont menacées par la montée du niveau des océans.




« En tant qu’artiste, j’ai toujours essayé d’être cohérent, et comme je pense qu’il faut contribuer à bâtir un monde durable, mon travail a toujours reflété ce message. Venise, comme de nombreuses villes du monde entier, est menacée et a besoin de notre aide et de notre protection. Donnons-nous la main et unissons nos forces pour des changements durables. »





 

StudioKCA

Skyscraper et Whale in love

Une immense baleine surgit soudain du canal, nous sommes à Bruges, en 2018. Les artistes du studio KCA travaillent en collaboration avec les associations Hawaii Wildlife Fund et Surfrider Foundation afin de collecter les déchets trouvés sur les plages. Et oui, cette impressionnante baleine est constituée de déchets provenant de la fameuse " soupe de plastique " ou "continent de plastique" qui dérive dans les mers et les océans du monde entier.


 

Sue Webster et Tim Noble

Un couple d’artistes britanniques qui réalisent conjointement des " sculptures-ombres ". Elles sont réalisées à base d’objets jetés et de déchets en tous genre. Leurs oeuvres répondent aux principes de l'anamorphose : les assemblages sont ensuite éclairés pour former des ombres figuratives sur les murs. Sans l'intervention de la lumière, il est impossible de distinguer dans ces amas de bric-à-brac une forme familière. La source de lumière, positionnée sous le bon angle, vient projeter et révéler l'image cachée, une image particulièrement détaillée et réaliste.


 


Mário Macilau

Le photographe mozambicain soutient la cause écologique et les droits des enfants à travers ses clichés noir et blanc. Il immortalise le dangereux quotidien des 2000 travailleurs de la décharge Hulene. Y sont triés, puis revendus, les métaux précieux issus des objets électroniques. Ainsi, ces travailleurs sont obligés de brûler les déchets, ce qui représente un gros risque pour leur santé.


 

Angeles Peña






Angeles Pena est une artiste photographe argentine. Elle capture la poésie de la nature, elle photographie surtout des paysages froids et menaçants. Son oeuvre est un témoin de la préoccupation vis-à-vis du changement climatique. L'artiste photographie ce qui est malheureusement voué à disparaitre.








 

Benjamin Von Wong

L'artiste canadien Benjamin Von Wong s'est engagé dans un ambitieux projet afin de sensibiliser la population à l’usage excessif du plastique.


 

Photographers Against Wild Life Crime




Ce projet a rassemblé 23 photographes, unis contre la criminalité de la faune sauvage. La série de clichés est à la fois une célébration des héros qui sauvent et protègent les victimes de ce commerce illégal et qui se battent pour préserver nos espaces encore sauvages ; mais elle est également une manière de nous confronter à la dure réalité. Les photos viennent illustrer leur combat contre les cirques, les zoos, le braconnage…

Attention certaines images peuvent heurter la sensibilité de certains.






 


Le film Waste Land de Lucy Walker, sorti en 2010, documente le projet de l'artiste brésilien Vik Muniz. Pendant 3 ans, il va suivre les travailleurs de la plus grande décharge du monde, celle de Jardim Gramacho dans la banlieue de Rio. Pour ce projet, Vik Muniz a rencontré les ramasseurs de déchets de la décharge. Ce sont eux qui lui ont fourni la matière première de ses œuvres. Ils ont également été ses modèles et ont oeuvré à l'assemblage des immenses oeuvres ensuite photographiées. L’argent récolté suite à la vente des photographies en question fut entièrement reversé aux participants du projet.

 

Le film d'animation WALL-E d'Andrew Stanton, sorti en 2008, nous emmène en l'an 2805, les terriens ont abandonné une Terre ravagée par leur égoïsme. Une société Buy-N-Large s'occupe de nettoyer et dépolluer la planète alors que l'humanité coule des jours heureux à bord d'une sorte de croisière intersidérale. Le personnage principal, WALL-E (Waste Allocation Load Lifter-Earthclass), est le dernier robot compacteur en état de marche. Alors qu'il est à l'oeuvre, il découvre un objet étrange et vert : une plante ! Intervient alors un autre robot EVE (Extraterrestrial Vegetation Evaluator) venu sur terre afin d’examiner le sol et confirmer si une forme de vie sur terre est de nouveau possible. L'aventure commence...


 


Nausicaä de la Vallée du Vent, d'Hayao Miyazaki, 1984. Ce film d'animation sorti en 1984 est tiré d'un manga du même auteur. L'histoire se déroule sur une Terre ravagée par la folie des hommes durant les « sept jours de feu ». Mais quelques humains sont parvenus à survivre dans une vallée protégée par le vent. Ce peuple agricole est pourtant menacé par une forêt toxique qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Dans cette forêt, seuls survivent des insectes géants et mutants.




 


Des architectures respectueuses de l'environnement, des architectures d'urgence pour loger les réfugiés politiques et/ou climatiques, des architecture éphémères, des architectures qui s'intègrent dans leur environnement.


Lucy et Jorge Orta

Le couple d'artiste donne naissance au projet Antarctica en 2007. Une oeuvre qui vient mettre en lumière des problèmes relatifs à l’environnement, la politique, l’autonomie, l’habitat, la mobilité et les relations humaines. Mais pourquoi l'Antarctique ? Il s'agit de l’endroit le plus froid sur terre, avec des températures allant jusqu’à -80°. On y trouve le désert de glace le plus vaste du monde. Il n'y a aucune habitation permanente et c'est la seule région qu'aucun pays de revendique : ce continent est politiquement neutre. Et pourtant, ses glaciers contiennent 80% de l’eau pure de la planète.


Lucy et Jorge Orta ont imaginé et créé le Village Antarctique, une oeuvre éphémère composés de 50 abris-dômes. Ce village accueille symboliquement des personnes ayant traversé des frontières pour gagner la liberté de circulation. Chaque abri est cousu à la main par un fabricant traditionnel de tentes avec des pans de drapeaux de différents pays, sur lesquels se superposent des vêtements représentant la multiplicité et la diversité des personnes. Le motif sérigraphié propose un nouvel article à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies, Article 13.3 :

" Tout être humain a le droit de se déplacer librement et de circuler au-delà des frontières vers le territoire de son choix. Aucun individu ne peut avoir un statut inférieur à celui du capital, des marchandises, des communications et de la pollution qui ignorent toute frontière. "

La tente est une forme récurrente des oeuvres du couple Orta. Leurs recherches vont les amener à en explorer diverses systèmes, et ce jusqu'à créer la rencontre entre le vêtement et l'architecture. Toujours pour répondre aux besoins liés à l'environnement et aux changements climatiques, ils vont imaginer les Body Architecture.


 

Architecture Biomimétique

Quand l'architecture s'inspire des formes et des techniques de la nature. L'autrice Janine Benyus, définit le biomimétisme ainsi : comme une nouvelle science qui étudie la nature en vue de l’imiter ou de s’en inspirer pour résoudre des problèmes humains.


 


Nicole Dextras

L'artiste canadienne habille les survivants d'un avenir dystopique : une pénurie de matériaux fait rage, nous sommes forcés de nous tourner vers d'autres matières : les plantes. Ses " Weedrobes " remettent en question le monde de la mode, le consumérisme et l’urbanisme. Nicole Dextras, crée des vêtements 100% faits de plantes, de fruits, de fleurs. Elle les décortique jusqu'à arriver à l’essence même de la fibre et la transformer. Ses modèles partent ainsi vêtue à la rencontre du public, pour susciter la curiosité, l'échange, le questionnement réciproque autour de la protection de l'environnement.




Et tant d'autres à découvrir encore !


 

Première étape : La Conception


Avant de vous lancer dans la réalisation, vous rendrez une planche de recherche présentant votre projet. Celle-ci devra être validée par votre professeur avant que vous ne vous lanciez dans la phase de réalisation.


La planche de recherche a pour objectifs de fixer vos idées et vous permet ainsi de présenter votre projet de manière claire et précise à une tierce personne.


Ayant déjà été confrontés à cet exercice, cette première étape n'est pas une découverte pour vous. Mais pour rappel, vous trouverez ci-dessous la liste des éléments essentiels à retrouver sur votre planche :


- Un titre (attention au choix de la typographie, aidez vous du site internet DaFont)


- Un ou des croquis représentant votre production finale (vous pouvez imprimer et faire du collage si vous ne vous sentez pas à l’aise avec le dessin)


- La liste des matériaux qui vont être utilisés lors de la conception (possibilité de coller des échantillons)


- Un descriptif écrit


- Des références artistiques.


Quelques précisions techniques :


Vous travaillerez sur format raisin. Vos planches doivent être propres, claires et précises. Faites des brouillons avant de vous lancer sur le support définitif (on ne vous donnera pas d’autre planche vierge !).


Vos planches doivent être suffisamment claires, pour que nous n’ayons pas besoin de vous demander d’informations supplémentaires pour comprendre votre démarche et vos intentions.


Attention tout l’espace de la feuille doit être utilisé ! Vous pouvez/devez décorer votre planche en adéquation avec le thème choisi !


Conseil :


Je vous invite à aller jeter un coups d’œil sur internet à la recherche de quelques exemples de planches (Attention : ces planches doivent être considérées comme des exemples, une d’inspiration potentielle, elles ne doivent en aucun cas être recopiées !)

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À propos

Amandine LIPPI

Enseignante d'arts plastiques au collège les Allinges

Saint-Quentin-Fallavier (38)

 

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