Suite du projet Voyage en terre inconnue
Consignes :
Vous réaliserez une maquette de ce pays que vous venez de découvrir. Vous travaillerez donc en volume par groupe de 2 ou 3 élèves.
Contraintes :
Il s'agit d'une réalisation collective. Chaque groupe réalisera un morceau de la maquette sur un support au format A3 imposé : un morceau de ville, ou de forêt, ou d'océan, ou de montagne, etc...
L'ensemble des réalisations des élèves de 4ème devra former un tout. Prenez donc le temps d'échanger avec les camarades de votre classe. Mettez-vous d'accord quant aux moyens plastiques employés, pensez aux couleurs, choisissez une échelle de grandeur commune, créez des liens entre vos différentes réalisation.
Plus encore que d'habitude, le croquis réflexif d'entrée en matière est important. Vous devez avoir une vision la plus claire possible du résultat final, puisqu'à la manière d'un puzzle, les différentes pièces devront s'assembler afin de donner naissance à une maquette géante.
Appuyez-vous sur les travaux déjà réalisés dans le cadre de ce projet (dessins, cartes).
Vocabulaire :
- Maquette : Vient de l'italien macchietta qui signifie ébauche. Une maquette est une représentation en trois dimensions d'une construction, d'un décor, d'un objet, etc. Cette représentation est à échelle réduite (il existe toutefois des maquettes grandeur nature), mais elle conserve fidèlement les proportions du modèle original.
- Echelle : Ici l'échelle désigne le rapport entre la mesure d'un objet réel et la mesure de sa représentation (carte géographique, maquette, etc.).
- Oeuvre collective : Oeuvre issue de la contribution de plusieurs auteurs, une oeuvre réalisée par plusieurs personnes. Les contributions de chacun peuvent être dissociables ou indissociables, selon les cas.
Références aux champs artistique et culturel :
La maquette dans les arts plastiques
Bodys Isek Kingelez, La ville de tous les savoirs
Bodys Isek Kingelez est un sculpteur congolais né en 1948 et mort en 2015. C'est en 1979 qu'il réalise sa première maquette en carton de récupération. Il nomme lui-même son travail :"architecture maquettique".
Pour réaliser ses premières maquettes, Kingelez utilise principalement du papier, du carton, du plastique et des emballages commerciaux. Puis petit à petit, la récupération d'autres objets va venir agrémenter son travail : des feuilles métalliques, des mousses de caoutchouc, du papier aluminium, du polystyrène, du ruban adhésif, de la ficelle, des autocollants, des perles, des billes, des punaises, des bouchons, etc.
(Ci-dessous) Ville Fantôme, 1996, 120 x 570 x 240 cm, bois, carton plume, papier, métal, matériaux divers.
Quand on rencontre une de ses oeuvres, il faut prendre le temps d'en apprécier tous les détails. Ses maquettes sont très grandes et chaque bâtiment est singulier par ses formes et ses couleurs. Kingelez imaginent des villes idéales, accueillantes et colorées.
Pour aller plus loin : Les villes de Kingelez sont si inspirantes qu'elles ont indéniablement servi de muses aux designers Morag Myerscough et Adam Nathaniel Furman du groupe New London Fabulous. Leurs oeuvres semblent toutes droit sorties des maquettes de Kingelez : des couleurs saturées, des formes atypiques aux détails chargées. Voyez par vous-même !
Hema Upadhyay, « Tellement de chaos dans mon travail provient de la ville »
Née en 1972 et assassinée en 2015, l'artiste indienne Hema Upadhyay était fascinée par les changements urbains observés en ce XXIe siècle. Son travail est varié : peinture, gravure, collage, sculpture. Mais ce sont ses maquettes qui nous intéressent particulièrement ici. Crées à partir de matériaux de récupération, elles reflètent les paysages et l’identité du pays natal de l'artiste et de ses quartiers pauvres : une accumulation de cabanes faites de bric et de broc.
Dharavi est le plus grand bidonville du monde. Il est situé au coeur de la ville de Bombay, en Inde. Il accueille chaque jour 5000 nouveaux habitants. Les conditions de vie y sont épouvantables : les abris entassés les uns sur les autres sont faits de planches, de cartons, de morceaux de tôle et de tissus. Entre 600 000 et 1 million d'indiens y vivent sans électricité et eau courante.
L'installation d'Hema Upadhyay Dream a Wish, Wish a Dream, réalisée en 2006 à partir de matériaux de récupération, illustre parfaitement cette densité colorée.
Une incroyable maquette en bonus
37 ans de travail et 105 387,5 cure-dents pour réaliser cette oeuvre monumentale. Scott Weaver s'était donné pour objectif de représenter la ville de San Francisco, ou du moins ses monuments et lieux symboliques uniquement avec des cure-dents. Des chemins sont aménagés au coeur de la structure, ce qui permet à des balles de ping-pong de parcourir l'oeuvre en empruntant huit itinéraires différents.
Oeuvres collectives :
Un peu à la manière du cadavre exquis, ce jeu créatif littéraire ou graphique inventé par les surréalistes (voir article sur le cadavre exquis ici), nombreux sont les artistes qui ont expérimenté la pratique collective dans le but de produire une oeuvre commune.
L'Artiste Andy Warhol a été à l'origine de plusieurs collaborations avec ses pairs : Keith Haring, Francesco Clemente, Jean-Michel Basquiat, ... Avec ce dernier, par exemple, leurs oeuvres s'apparentaient plus à des palimpsestes qu'à des cadavres exquis.
Le palimpseste est une sorte de mille feuille. Résultat de l'action de plusieurs personnes sur le même support. Contrairement au cadavre exquis qui veut montrer les différentes contributions, Warhol commençait la toile puis Basquiat peignait par-dessus, cachant ainsi une partie de travail de Warhol.
D'autres artistes invitent le public à apporter sa propre contribution à l'oeuvre.
Par exemple : La fresque monumentale d’Arthur Simony, réalisée dans la rue Trévise à Paris et coloriée par les habitants du quartier
Et parfois, l'artiste, de part son statut d'initiateur, perd son rôle de réalisateur et devient le chef d'orchestre de l'acte de création.
Origami For Life, 2020, est une oeuvre collaborative réalisée à l'initiative de Charles Kaisin. Le public était sollicité pour réaliser des origamis d'oiseaux en papier au profit d'une associations. Au total, 2682 origamis ont été installés au Centre Pompidou, à Bruxelles.