Cet été, une de mes amies, Lucile est partie en vacances en Bretagne. Est-ce que certains parmi vous sont déjà allés en Bretagne ? Ceux qui connaissent un peu cette région savent qu'il s'agit d'un lieu un peu magique. Selon de nombreuses légendes, ses forêts moussues abritent de nombreuses créatures encore peu souvent observées : des fées, des korrigans, des gnomes, des géants, des dragons... Mais il y a un endroit plus mythique et enchanté encore qui se niche au coeur de cette contrée : la forêt de Brocéliande. Déjà jadis, Merlin mettait en garde les voyageurs : il est impératif de ne pas se rendre seul en ce lieu la nuit tombée. Aujourd'hui, les gardes forestiers continuent de nous avertir quant aux fabuleuses rencontres nocturnes qu'il nous est possible de faire. Dès lors que le crépuscule prend l'avantage sur la lumière, des créatures sortent de leurs cachettes. Des créatures fascinantes.
Mon amie Lucile m'a rapporté des faits incroyables. Alors qu'elle se promenait dans cette forêt, en fin d'après-midi, elle a entendu un bruit tout à fait étrange. Il devait être 19h, en plein mois de juillet, le soleil n'était donc pas encore couché. Mais le dense feuillage des arbres obscurcissait le sentier. Elle s'est dirigée dans la direction de ce bruit qui avait attisé sa curiosité, et est tombée sur une empreinte qu'elle ne connaissait pas :
(*Infos sur l'identification de cette empreinte en bas de page)
Mais, qu’est-ce que cela ? Un animal ? Un monstre ? Hélas elle n’a pas pu l'apercevoir, mais, elle pu ramener quelques indices trouvés sur place :
- Une plume bleue,
- Une écaille,
- Une dent.
A quoi peut bien ressembler cette créature ?
Consignes / Contraintes :
Pour nous aider à identifier le mystérieux animal que Lucille a rencontré, vous réaliserez un dessin. Aidez vous des indices qu'elle a rapporté et de la photo qu'elle a prise de l'empreinte (ci-dessus).
Les chimères dans l'art
Dans la mythologie grecque, la Chimère avait trois têtes : une de lion, une autre de chèvre et une dernière de serpent. Selon les différentes versions, la Chimère vivait en Carie, ou sur le mont Cragos, en Lycie. L’horrible créature crachait du feu et terrorisait les Lyciens. Elle dévorait quiconque se trouvait sur son chemin. Sa peau était si épaisse qu’elle ne pouvait être transpercée. C’est Bellérophon qui, grâce à son cheval ailé Pégase, parvint à terrasser la bête à l’aide de ses flèches plombées.
Ci-dessous, découvrez diverses représentations de cette créature. Deux sont des peintures sur poteries.
La première, La Chimère Apulie, est représentés sur un plat. On parle de figure rouge sur fond noir (Plat à figures rouges). Elle a été découverte à Apulie et a été réalisée vers 350-340 av. J-C. Elle fait partie de la collection du Louvre.
Sur la dernière, on peut voir Bellérophon et Pégase combattant la chimère. Cet objet est appelé Kylix (un type de vase en céramique peu profond) à figures noires. Réalisé vers 570 - 565 av. J-C. Conservé au Getty Museum de Malibu en Californie. La scène peinte représente Bellérophon, combattant la Chimère avec l'aide de Pégase, le cheval ailé envoyé par la déesse Athéna.
La sculpture de bronze (au centre) date de la période Etrusque, vers 425-430 avant J-C. Elle fût découverte à Arezzo, en Italie. Elle est aujourd’hui conservée au Musée archéologique national de Florence.
Niki de Saint Phalle, Le Monstre de Soisy, sculpture, 1966. Conservé au Centre Pompidou.
Ce monstre est composé d’une structure métallique recouverte de peinture, de plâtre et d’objets divers. Cette terrifiante créature hybride barbouillée de peinture a été créée pour le ballet de Roland Petit Éloge de la folie présenté à Paris au Théâtre des Champs-Élysées. Pour la scène du sixième acte qui s’intitule « Les Femmes au pouvoir », l’artiste réalise donc deux dragons gigantesques installés de part et d’autre de la scène.
Thomas Grünfeld, la série Misfit, 1992
Dans sa série Misfit Grünfeld imagine et créé des chimères. En anglais, “misfit” signifie “inadapté”. Ces oeuvres nous fascinent et nous dégoutent à la fois. S’agit-il d’une illusion ou bien d’un animal hybride, victime d’une mutation étrange et fantastique? Le spectateur hésite, réalité ou imaginaire? Malheureusement, il s’agit bien de vrai morceau d’animaux. L’artiste travaille la taxidermie.
Ai Weiwei, Fables et chimères, 2016, Paris Nous sommes sous les verrières du Bon Marché Rive Gauche, à Paris, en 2016. L'artiste chinois Ai Weiwei y installe d'immenses sculptures de papier. Une vingtaine de créatures blanches qui nous fascinent de part leur légèreté. Un dialogue se créé entre ces chimères silencieuses qui planent au dessus de nos têtes et l'architecture du bâtiment qui les accueille. Leurs noms ? Yu, un rat pourvu d'ailes et à la tête de chèvre ; Shusi, une sorte de hibou avec des pieds d'Homme ; Heluo, un poisson qui possède dix corps ou encore Yanwei, au corps de serpent et au visage humain. Ces créatures sont issues de la mythologie chinoise, le Shanhai jing.
Qu'est-ce qu'un bestiaire ?
Le bestiaire est né au Moyen Âge. Il s'agissait d'un ouvrage manuscrit regroupant des fables autour de bêtes (d'où le nom "bestiaire") et d'animaux, réels ou imaginaires. La plupart étaient illustrés de miniatures.
Deux des plus connus étant le Bestiaire d'Aberdeen, et celui d'Ashmole datant respectivement du XIIème et du début du XIIIème. On y trouve des descriptions détaillées de la morphologie d'un grand nombre d'animaux, et de plantes. Les textes relatent également des anecdotes fabuleuses autour de ces "bêtes". Les couleurs sont éclatantes : le bleu et le rouge dominent sur des fond dorés à la feuille d'or.
(* Empreinte de dinosaure parfaitement préservée découverte par une petite fille de 4 ans au Pays de Galles. Suite aux analyses menées par une équipe de paléontologues, cette empreinte pourrait être celle d'un dinosaure bipède ayant vécu il a environ 215 et 220 millions d'années. Celui-ci mesurait 75 cm de haut et 2,5m de long.)